Oboukhov avait, comme beaucoup, fui la Russie après la Révolution bolchévique. Installé à Paris, il y gagne sa vie comme maçon tout en développant ses théories musicales originales et un langage très personnel mêlant mysticisme et avant-gardisme.
Il travaille sur son oeuvre majeure, le Livre de Vie, dès les années 1925 et il continuera à développer cette immense partition, plus de 800 pages manuscrites, jusqu'à sa mort ou plus exactement jusqu'en 1949, date à laquelle il est victime d'une agression violente dans la rue. L'attaque le laisse invalide, les assaillants lui dérobent également le manuscrit définitif du Livre de la Vie qu'il portait avec lui ce jour là. Nicolaï Borissovitch Oboukhov n'écrira plus. Il s'éteint à Saint-Cloud ce 13 juin 1954. Il laisse une oeuvre originale trop peu jouée, le souvenir de la croix sonore, un instrument précurseur de la musique électronique sur lequel il avait travaillé avec l'ingénieur Léon Thérémin (1896-1993), un exilé russe comme lui.
Le Prologue du Livre de Vie a été joué pour la première fois en 1926 à Paris. L'oeuvre intégrale n'a, semble-t-il, jamais encore été donnée.