La vie de Rossini se découpe très nettement en deux parties : avant et après 1830. 1830, c'est l'année des Trois Glorieuses dont la révolution le conduit à mettre fin à la carrière officielle qu'il avait pu bâtir en France comme directeur du Théâtre Italien mais aussi comme premier compositeur du roi Charles X qui admirait beaucoup son talent. Rossini était pourtant loin d'être un fervent légaliste, on l'avait même vu soutenir les agitateurs napoliotains en 1820 mais la politique n'était pas sa priorité. Déjà las des difficultés qu'il y avait à monter des spectacles dignes de ses exigences, Rossini se réfugie dans le silence après 1830 et cesse pratiquement de composer. De retour en Italie, il livre au ténor Adolphe Nourrit la raison de cette retraite précoce : " Oh ! La foule s’imagine que je suis jaloux de Meyerbeer […] et n’admet pas qu’on puisse se fatiguer de travailler pour elle. Je vous jure pourtant que j’en étais bien las et que j’éprouvais un vrai besoin de revoir l’Italie, mon cher pays. […] Un succès de plus n’apporterait rien à ma gloire ; un échec pourrait y porter atteinte."
Toujours est-il que passé cette date, Rossini quitte la France pour revenir dans sa patrie, à Bologne tout d'abord dont il réorganise le Conservatoire, puis à Florence qu'il quitte à nouveau lors des émeutes de 1847. Rossini s'installe alors à Paris où il épouse la très convoitée Olympe Pellissier. Il s'éteint dans son appartement de Passy ce 13 novembre 1868. Sa longue période de silence n'aura été rompue que pour composer quelques oeuvres vocales, essentiellement de la musique officielle ou de la musique sacrée dont deux pièces deviendront célèbres, le Stabat mater (1832) et la Petite messe solennelle (1863). Plus aucun opéra, lui qui en aura pourtant marqué l'histoire comme peu d'autres avec son style inimitable, un mélange de nervosité et de lyrisme qui fera école, en France notamment. On retrouve les traits typiques de son écriture, accélerations vertigineuses, légèreté du trait, jusque dans sa dernière oeuvre de 1867-68, une oeuvre de commande très officielle qui reste un peu pompeuse malgré tout son talent, La Corona d'Italia.