Mompou nait ce 16 avril 1893 à Barcelone de père catalan et de mère française. Il sera de la sorte à cheval entre les traditions musicales de ces deux pays mais il le sera ... discrètement.
Toute sa vie aura, du reste, été discrète. De tempérament effacé, pour ne pas dire timide, Federico Mompou fuit les mondanités pour mieux consacrer sa carrière de compositeur et de pianiste à un cercle aussi restreint que possible de proches et d'amis. En 1909, l'écoute du Quintette pour piano et cordes en fa de Gabriel Fauré (1845-1924) le convainc de se mettre à la composition. Il se rend à Paris en 1911 pour étudier au Conservatoire dirigé alors par Fauré lui-même, le tout avec rien moins que la recommandation d'Enrique Granados (1867-1916). Sa timidité le pousse à fuir rapidement les cours de Louis Diemer et Emile Pessard, trop sévères pour lui. Mompou prend alors contact avec Ferdinand Motte-Lacroix qui deviendra son maitre en musique et son ami.
L'essentiel de l'oeuvre de Federico Mompou est consacrée au piano. Son style chantant, retenu, discret évidemment, tout en délicatesse, très loin de tout effet de scène, est remarquable, semblable en bien des points à celui de son contemporain Erik Satie avec autant de lumineuse nostalgie mais sans l'ironie cruelle du compositeur français. Le fait que ses oeuvres soient aujourd'hui encore si peu jouées reste un mystère mais cela ne saurait durer : écoutez-le et vous verrez.
Ses Impressions Intimes sont son premier recueil, entamé en 1911, terminé vers 1914. Un recueil magistral... et discret.